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Entre deux mondes : l’équinoxe

et l’éclipse du printemps 2025

Le mois de mars 2025 nous offre un passage rare, un corridor vibratoire entre deux éclipses, culminant par l’équinoxe du 20 mars. Entre les lignes du temps, entre deux battements, quelque chose se prépare. Quelque chose se défait… pour mieux renaître.

Ce que nous vivons ici n’est pas une simple transition saisonnière. Il s’agit d’un appel. Une invitation à revenir à l’essentiel, à réévaluer ce qui guide notre volonté d’être, notre capacité à créer, à choisir, à aimer. À incarner pleinement le « Je suis » qui murmure en chacun de nous.

Lors de l’équinoxe du 20 mars, le Soleil est entré à zéro degré du Bélier. C’est le point vernal, le point zéro du zodiaque, un seuil énergétique puissant où le jour et la nuit s’équilibrent. Dans l’hémisphère nord, c’est l’équinoxe de printemps, moment d’éveil et de germination. Mais cette année, ce n’est pas une simple célébration de la lumière retrouvée. C’est un redémarrage cosmique.

Pourquoi ? Parce que ce point zéro est activé de façon inédite. Neptune s’apprête à franchir lui aussi ce degré mythique le 30 mars, pour la première fois depuis 1861, lançant un nouveau cycle spirituel de 165 ans. Saturne le suivra bientôt, et ensemble, ces deux maîtres du mystère et du réel s’uniront à zéro degré du Bélier jusqu’en février 2026, offrant un terrain fertile pour les rêves les plus profonds… à condition de leur donner forme.

C’est une configuration rare, quasi unique dans nos vies. Le Soleil, Neptune, Saturne et d’autres planètes personnelles comme Mercure et Vénus (toutes deux rétrogrades) passent en revue ce point de création pure. Il s’agit donc, non d’un simple renouveau, mais d’une reprogrammation de notre conscience. Nous sommes invités à semer, avec intention, les graines d’une existence alignée à notre être profond. Où voulons-nous être dans un an ? Dans quel rêve voulons-nous investir notre énergie créatrice ?

Le 23 mars, au cœur de cette renaissance solaire, a lieu un événement subtil mais immense : la conjonction Vénus Soleil, à deux degrés du Bélier. Vénus, en rétrogradation, rejoint le Soleil pour une conjonction intime et invisible. Elle devient étoile du soir, invisible à nos yeux, mais en gestation d’une nouvelle fréquence d’amour, de valeur personnelle et de désir magnétique.

Ce point Vénus en Bélier active notre chakra cardiaque. Il nous parle de confiance, de feu intérieur, de notre droit fondamental à recevoir ce que nous méritons. Il transforme notre rapport à l’amour-propre, à la sécurité intérieure, à la relation au corps, à la matière. Et surtout, il nous invite à redéfinir notre contrat d’âme : qu’avons-nous terminé ? Que sommes-nous prêts à ne plus attirer ? Que voulons-nous vraiment magnétiser dans ce nouveau cycle ?

Cette Vénus, en lien avec Pluton en Verseau par un sextile étroit, opère une métamorphose en profondeur. Elle transforme les anciennes blessures d’estime de soi, les attentes silencieuses, les fidélités invisibles envers ce qui ne nous appartient plus. Elle initie un nouveau rêve. Une reprogrammation de nos valeurs les plus profondes.

Entre l’éclipse lunaire du 14 mars en Vierge et l’éclipse solaire du 29 mars en Bélier, nous marchons dans une zone suspendue, un entre-deux. Ce n’est pas un simple passage, mais une traversée de vide. Comme si l’ancien monde, encore accroché à nos épaules, glissait lentement vers l’arrière, pendant que l’inconnu se dessinait timidement à l’horizon.

Cette sensation de flou, de vertige, d’incertitude, est naturelle. Nous sommes littéralement entre deux mondes. Neptune, à 29° des Poissons, envoie ses derniers souffles d’un ancien cycle spirituel, emportant illusions, anciennes croyances, sacrifices passés, et mensonges longtemps dissimulés. Ce 29e degré est anarétique, ultime murmure du zodiaque, porteur de dissolution… mais aussi d’intuition, de rêves prophétiques et d’éveil.

C’est un appel à l’écoute, à l’observation attentive et à la lente intégration. Nous ne sommes pas ici pour agir dans la précipitation, mais pour ressentir, canaliser et percevoir ce qui émerge du silence.

Le 29 mars 2025, une éclipse solaire partielle a lieu à 9° du Bélier. Il s’agit d’une super lune – l’une des plus proches de la Terre cette année – et surtout, de la dernière éclipse de la série Bélier-Balance, initiée en avril 2023. Elle referme donc un chapitre de deux ans marqué par une poussée d’indépendance, d’initiative et de confrontation à notre propre pouvoir d’action.

Le Bélier, signe cardinal de feu, gouverné par Mars, incarne le principe du commencement, le feu originel du « Je suis ». En éclipse solaire, ce feu s’intériorise, se sature, devient parfois trop brûlant. Nous pouvons ressentir une forte pression intérieure, comme une urgence d’exister autrement, plus librement, mais sans encore percevoir comment le faire. Cette tension, ce tiraillement, est amplifié par la position actuelle de Mars en Cancer.

Autour de l’éclipse, un puissant alignement planétaire s’active sur l’axe du monde : Mercure (à 0° Bélier), Vénus et Neptune (à la fin des Poissons) y tracent une dynamique de création. Mercure, en sextile à Pluton, pousse à une remise en question profonde de nos idées, croyances et projets. Vénus, exaltée en Poissons et fusionnée à Neptune, insuffle un amour inconditionnel, une vision artistique, mystique, poétique.

Ce trio active des questions essentielles : que créons-nous ? Qu’aimons-nous ? Vers quoi souhaitons-nous diriger notre esprit, notre énergie, notre voix ? Il s’agit d’une configuration où l’âme chuchote à l’oreille du mental, où l’intuition dépasse la logique. Ce n’est pas le moment d’agir dans le mental ou l’ambition, mais d’écouter les messages subtils du monde invisible.

Autour du 29 mars, plusieurs planètes traversent ou approchent des degrés clés :

Neptune est encore à 29° des Poissons – le tout dernier souffle de ce cycle collectif initié en 2011. Il nous parle de désillusion, de dévoilement spirituel, de fin d’un rêve ou d’un mensonge collectif.

Vénus franchira le 0° du Bélier le 26 mars, puis Mercure le 29, le jour même de l’éclipse : deux passages majeurs sur le point vernal, déclencheurs d’un nouveau cycle d’amour, de pensée, d’expression.

Uranus, longtemps stationnaire à 23° du Taureau, commence enfin à avancer. Il insuffle un désir de renouveau, de changement de valeurs, de libération des anciennes sécurités.

Tout cela évoque une vibration de seuil, un entre-deux cosmique où le passé se désagrège et le futur commence à se condenser.

Mars, hors-limite, carré à Chiron, colore cette éclipse d’un nécessaire réajustement sur notre manière d’agir. Mars en Cancer cherche la sécurité, cherche à défendre son territoire intérieur, souvent par des réactions instinctives, protectrices, voire agressives.

Il s’agit d’apprendre à se défendre autrement, avec maturité, clarté, sans réactivité excessive. C’est aussi un appel à se positionner, à dire « non », à affirmer ce qui est non négociable pour notre être profond.

C’est la dernière phase d’un cycle de réajustement concernant notre manière d’agir amorcée dès octobre 2024, avec trois passages exacts du carré Mars-Chiron. Ce dernier carré exact, le 26 mars, marque une étape-clé : un seuil de libération. La tension se relâche, l’énergie se réajuste, et Mars peut alors redevenir ce qu’il est fondamentalement — une force de vie, fluide, juste au service de la Vie.

En conclusion, nous sommes au cœur d’un immense rite de passage. Ce mois de mars 2025 nous propose une traversée initiatique entre lumière et ombre, dissolution et germination. L’équinoxe a ouvert un portail d’intention pure. L’éclipse en Bélier vient enflammer le feu de la conscience incarnée. Et au milieu, un vide sacré nous oblige à écouter, à ralentir, à ressentir ce que l’âme murmure.

Un monde s’achève – mais ce n’est pas une fin. C’est la gestation d’une humanité nouvelle, souveraine, sensible, incarnée. Chacun de nous est appelé à semer une graine dans le champ fertile du réel. Une graine d’amour, de vérité, de courage.

A tout bientôt

Laurence